Secret n°12: L’écoute active (1)

« Parler est un besoin, écouter est un art » Goethe
Mon chemin professionnel m’a permis de croiser la route des outils de la méthode « communication efficace » créée par le psychologue Thomas Gordon. Ces outils ont changé mes accompagnements, ont enrichi mes relations et facilité ma vie de professionnelle de l’enfance.
Voilà pourquoi je ne résiste pas à vous parler de l’écoute active.
Voici trois éléments qui vous permettront de pratiquer la première étape de l’écoute active:
- Couper ma radio internet et me centrer sur l’autre
« Je me centre sur l’enfant et ce qu’il vit en laissant de côté mes pensées ou jugements. »
- Nommer l’émotion de l’autre
« tu es triste. »
- En reflétant l’émotion.
« je parle avec un ton triste et mon visage reflète la tristesse »
Je vous propose deux exemples tirés de ma pratique
Premier exemple:
Mardi, j’arrive à 10h00 dans le groupe des trotteurs, Ilan (20 mois) se cramponne à une barrière. Je m’avance vers lui et m’agenouille devant lui : « tu as peur. »
Les mains d’Ilan se décrispe et il hoche la tête. Il lance un rapide regarde à Caroline, remplaçante pour la journée.
Je le regarde et lui dit : « Tu as peur de Caroline. »
Ilan me regarde, lâche la barrière et se rapproche de moi.
Deuxième exemple:
Jeudi à 9h00, Cléa (4 ans et 3 mois) est dans le vestiaire avec sa maman.
Cléa est couchée sur le banc au vestiaire. Sa maman vient vers moi et me dit : « Aujourd’hui le début de matinée est difficile pour Cléa. Je n’ai pas bien compris ce qui la dérange. »
Je m’approche de Cléa et lui dit : « C’est difficile pour toi ce matin, tu ne voulais pas venir à la crèche ? »
Cléa s’assied sur le banc : « Non je suis triste. »
Moi : « Tu es trsite parce que tu voulais rester chez toi ? »
Cléa : « Non mais papa n’a pas envoyé les photos à maman. »
Moi : « Ah… »
Cléa continue : « Moi pendant le week-end j’ai vu des tout petits chiots. Et papa il devait envoyer les photos à maman pour que je puisse les montrer aux copines… En plus sur une des photos j’en avais un dans les bras. »
Moi : « Tu es triste, ton papa devait envoyer des photos pour que tu puisses partager avec tes amies de la crèche ce que tu as vu ce week-end. »
Cléa : « Oui. » et elle me donne la main et nous allons vers sa maman. Cléa lui dit au revoir et entre avec moi dans la salle. Et avec un sourire, elle va rejoindre ses amies.
L’écoute active est un outil efficace emphatique pour comprendre l’enfant et faire baisser sa température émotionnelle libérant ainsi l’enfant de l’émotion.
Afin de pouvoir tout à fait gérer l’émotion et ses conséquences, il est intéressant de continuer l’écoute active… J’expliciterai la seconde étape prochainement.
Je sais que j’ai effectué une écoute active correcte si la température émotionnelle a baissé.
Lorsque la température émotionnelle n’est pas descendue c’est que :
- Je n’ai pas coupé ma radio interne
« Je n’ai par conséquent pas pu me centrer sur l’autre »
- J’ai nommé l’émotion sans la refléter. Ainsi l’autre ne s’est pas senti compris.
« Tu es triste dit avec un léger sourire. »
- Je n’ai pas nommé la bonne émotion. Je peux alors nommer d’autres émotions.
- Il arrive régulièrement que l’enfant corrige lui-même l’erreur.
« Tu es fâchée. » « Non je suis triste. »
J’utilise les « bonhommes émotions » (https://espace-zigzag.ch/produit/les-bonhommes-emotions/) afin de reconnaître les signes physiques des émotions et je me base aussi sur les informations qu’elles contiennent pour continuer l’écoute active.
« L’écoute active est un « outil » puissant et parfois même étonnant pour accompagner son enfant vers l’autonomie, la confiance en soi, la créativité, l’estime de soi et le sens des responsabilités. » Delphine Bardon