« (…)l’émotion nous indique, entre autres, si nos besoins sont satisfaits ou non. L’émotion est donc un indicateur du niveau de satisfaction de nos besoins. » Kotsou, I. (2014)

La deuxième partie de l’écoute active propose de nommer le besoin caché et d’accompagner l’enfant dans sa recherche de solutions pour satisfaire son émotion.

En effet chaque émotion cache un besoin, la gestion des émotions correspond à pouvoir satisfaire ce besoin.

Je reprends la situation vécue avec Ilan (20 mois):

« Ilan, tu as peur. Tu as besoin d’être rassuré. Qu’est-ce qui te rassurerait? »

Ilan regarde Caroline, puis il me regarde. Il vient me prendre dans ses bras puis il se dirige vers Caroline. Ilan a joué toute la matinée près de Caroline à construire des tours.

Deuxième exemple

En avril 2020, je travaillais dans une structure restée ouverte et qui accueillait des enfants en urgence. (Les parents étaient des professionnels de la santé.)

Ainsi, j’ai dû accueillir une fratrie: Léo (4 ans et demi) et Naëlle (6 ans). Léo était très triste durant la première heure.

Moi: « Léo tu es triste… tes parents ont dû partir travailler. »

Léo : »Oui… »

Moi: « Tes parents te manquent, tu ne connais pas les adultes ni les lieux. »

Léo hoche la tête.

Moi: »Tu as besoin d’être consolé et rassuré. Qu’est-ce qui te consolerait et te rassurerait? »

Léo: »Être avec maman et papa. »

Moi: »Tes parents travaillent et ne peuvent malheureusement pas venir, ici à la crèche. »

Je réfléchis et lui propose: « Est-ce que avoir avec toi quelque chose de la maison t’aiderait? »

Léo: « Non! »

Moi: « Qu’est-ce qui t’aiderait à être moins triste? »

Léo réfléchit: « Avoir une photo de maman… »

Moi: »Ce soir quand elle viendra te chercher nous lui demanderont d’amener des photos que tu pourras garder avec toi demain. »

Léo: »D’accord. » et il est parti joué prés de sa soeur.

Le lendemain, j’arrive pour la sieste. Je vois Léo sur son lit, avec des petites photos de sa famille dans ses mains.

Léo a passé de belles journées durant cet accueil d’urgence avec le sourire et ses photos dans ses poches.

La satisfaction du besoin permet de gérer totalement l’émotion et donc de repartir avec une température émotionnelle à zéro.

Cette deuxième partie n’est pas toujours nécessaire, nommer l’émotion suffit parfois à faire totalement baisser la température émotionnelle.

J’accompagne efficacement l’enfant avec l’écoute active lorsque:

• L’enfant a pu nommer et trouver sa propre solution.
• J’accompagne l’enfant à trouver une solution compatible avec les contraintes. (Dans la situation de Léo les contraintes ne permettaient pas à sa maman d’être présente dans la structure.)
• L’enfant est serein lorsqu’il passe à une autre activité.

Les solutions des enfants peuvent surprendre. Je les accepte toutes si elles sont compatibles avec les contraintes de la situation.

Je suis attentive à ne pas imposer une solution. Lorsque j’en propose, je garde en tête que l’enfant est influencé par mon statut d’adulte. Je prends, dès lors garde, à en proposer plusieurs.

J’ai créé « bonhommes émotions » afin de pouvoir connaître le besoin caché de l’émotion et ainsi pouvoir accompagner plus aisément les enfants dans la recherche de solutions.

Zag a aussi glissé dans ses Clés sur la communication un tableau des besoins cachés, vous pouvez les retrouver ici.

J’utilise l’écoute active à chaque fois que je sens que l’enfant en a besoin. Cela permet d’évoluer sereinement en collectivité. Et donc cela réduit les morsures, les griffures et  aussi les conflits dans le groupe.

« L’écoute active est un « outil » puissant et parfois même étonnant pour accompagner son enfant vers l’autonomie, la confiance en soi, la créativité, l’estime de soi et le sens des responsabilités. » Delphine Bardon